Un mail d'Elo et tout bascule...
je lis et relis le mail en pleurant toujours plus à chaque relecture me persuadant que ce n'est qu'un mauvais rêve. Plantée devant mon écran sans un bruit...

non pas toi...c'est pas juste ! pourquoi la vie est elle si injuste, si dure avec des gens qui ne méritent pas de souffrir autant... comment te soulager de ce poid ? pourquoi j'ai disparu de la circulation ? pourquoi je n'ai pas été là ? pourquoi tu as baissé les bras ?

j'ai pas de mots j'ai juste peur...

stp ne nous abandonne pas... je t'aime fort Del...

Tu m'as souvent répété que des élèves comme moi ou la petite débo on n'en rencontrait très peu dans sa carrière de professorat et qu'au delà de cette relation porfesseur/élève nous étions aussi amie...

Professeur aussi exigente avec ses élèves que je le suis avec moi mm
Professeur qui sait repousser mes limites, qui me pousse jusqu'au vertige et parfois jusqu'aux crises d'angoisses à cause de ce manque de confiance que tu voudrais voir disparaître...
Amie qui sait me rattraper en pleine chute...

Je passe l'audition pour rentrer chez Rick... tu me donnes ton justo "porte bonheur"... je ne crois pas en moi, persuadée de ne pas réussir l'audition mais toi tu y crois... je suis admise "faut que j'appelle julie"
Pour mon entrée dans le milieu professionel tu m'offres ta première paire de pointes et une de tes peluches "porte bonheur", celles que l'on touche avant chaque spectacle, des affaires qui ne me quittent plus...

Avril 03 après un séjour à l'hopital je resors sous contrat... deux semaines se sont passés sans que je vienne en cours et sans te donner d'explication... tu sais que ce n'est pas normal, tu sais qu'il y a forcément quelque chose d'important pour qu'Amélie, si responsable et consciensieuse en danse, ne soit pas venue. Ma mère veut que je rebondisse et me pousse à aller au moins à ton cours, ayant arrêté l'école professionnelle pendant un certain temps... Pas un mot, pas un sourire, Amélie n'en avait pas envie et ne voulait pas t'inquiéter... Un t.shirt à manches longues cachait un bras abîmer par des prises de sang ratés... trop chaud dans la salle j'oublie et me met en débardeur... m*** je remets mon t.chirt... trop tard tu as vu... tu veux me parler à la fin du cours... je te montre la "pierre phylosophale" que je t'ai faite pour le spectacle je parle je parle par peur d'aborder ces sujets qui fachent... tu m'interrompts "qu'est ce que tu as au bras ? pkoi tu n'es pas venu en cours ? qu'est ce qu'il se passe ?" je baisse la tête, maman rentre dans la salle, pleure et t'explique... tu m'engueules, tu me boostes, tu me consoles. Je passe la semaine avec toi entre cours, spectacles, magasins etc. Est ce que je serais remontée si tu n'avais pas été là ?

Aujourd'hui en pleine descente tu es là, toujours... "allez doudou arrête de pleurer calme toi on va travailler deux semaines toutes les deux et çà va aller... c pas maintenant qu'il faut baisser les bras pas après tout le travail que tu as fait, pas après autant d'efforts qui portent leurs fruits"

Comment te rendre tout ce que tu peux m'apporter ? je voudrais que tu sois fière de ton "élève" je sais que tu l'es... je voudrais pouvoir te dire plus souvent que je t'aime très fort... je trouve toujours un moyen détourné de te le montrer mais le dire c une autre histoire... de toute façon tu me connais, tu devines, tu sais... 

Petite Louise n'a qu'un an elle ne le sait pas encore mais elle a une maman extraordinaire, elle peut être fière de toi autant que je le suis.

4èmeB... un des derniers cours de musique de l'année... on écoutais Grégory jouer du piano (du Mickael Jackson bien sur !) On étais tous assis sur les tables... Un atrouppement autour de moi... "Tu ne veux pas sortir avec E ?" (qui çà ?????  première fois que je me rendais compte que tu étais dans ma classe...) De là est né une histoire plus que compliquée...

Petite je te croyais être un ange veillant sur moi et mon sommeil...
Je te voyais comme une deuxième maman. Ta voix était si paisible, tes mots si doux...Avais-tu seulement des défauts ? derrière tant de gentillesse et de générosité je ne les voyais pas... tu étais sans doute la personne la plus humaine et la plus parfaite que je connaisse. J'étais si admirative à ton égard...