Il était une fois une petite fille qui s'appelait Amélie.
C'était la plus sage, la plus jolie, la plus gentille des petites filles.
Cependant, ses parents s'étonnaient parfois de la voir rêveuse. Mais personne ne savait qu'Amélie avait une amie secrète : La fée Zaffarina.
Presque tous les soirs, la fée venait lui raconter des histoires de fées... Zaffarina était une fée très active qui se déplaçait beaucoup. Elle racontait souvent ses voyages à Amélie qui lui demanda un jour :
- Mais, dis moi, comment fais-tu pour aller si lopin ?
- J'ai mon tapis volant, en soie bleue, qui me mène très vite partout où je veux aller !
Si tu veux, un jour je t'emmènerai.
Je vais avoir beaucoup de travail ces temps-ci, et je ne pourrai pas venir te voir pendant plusieurs mois. Mais lorsque je reviendrai, je te promets de t'emmener pour un petit voyage.

     Ce soir-là, Amélie s'endormit ravie. Mais durant de longs jours, de longues semaines, de longs mois, la fée Zaffarina ne revint plus.
Les parents d'Amélie s'inquiétaient. Amélie semblait si triste et ne voulait pas dire pourquoi. Comment aurait-elle pu leur expliquer qu'elle attendait le fée Zaffarina pour partir avec elle sur un tapis volant ?

     Enfin, le jour de l'anniversaire d'Amélie arriva. Elle fut comblée de cadeaux par toute sa famille et oublia un peu son chagrin. Mais le soir venu, Amélie se sentit triste, toute seule, dans son lit; elle soupira :
- La fée Zaffarina n'a même pas pensé à mon anniversaire !
A ce moment précis, elle vit une petite lumière rose au milieu de sa chambre. Dans cette lumière, une boule grandissait... Amélie battit des mains : c'est toujours ainsi que la fée apparaissait.
Elle tenait, roulé sous son bras, un fin tapis de soie bleue et demanda de sa voix magique :
- Alors, Amélie, si nous faisions un petit voyage, pour ton anniversaire ?...
En une seconde, Amélie s'était installée sur les genoux de la fée, qui avait déroulé son tapis.
Elle eut bien un peu peur quand elle vit que le tapis se dirigeait vers le mur de sa chambre, mais les deux amies passèrent à travers le mur, sans la moindre égratignure.
Le tapis fonçait maintenant dans la nuit. Amélie ne sentait ni le froid, ni la vitesse. Elle regardait avec émerveillement les lumières de la ville, les bois, les champs, les montagnes, puis d'autres villes que le tapis survolait. La petite fille remarqua que le ciel devenait de plus en plus clair. Il faisait presque jour lorsque le tapis survola une belle plage puis la mer. Et il faisait un grand soleil quand il atterrit sur la place d'une ville magnifique.
- Je vais t'emmener chez un ami où tu m'attendras, dit la fée.
Et brusquement Amélie se trouva dans une pièce somptueuse : il y avait des tapis partout, des vases et surtout des tables couvertes de bijoux.
Amélie s'en approcha et essaya une bague en or et en diamant : elle lui allait à merveille... Mais Amélie la reposa sans hésiter : la bague ne lui appartenait pas.

     La fée Zaffarina était longue à revenir. Amélie, qui s'ennuyait un peu, sortit de la maison. Elle vit un groupe d'enfants qui riaient aux éclats.
Elle s'approcha et vit, attaché, un pauvre petit âne qui essayait désespérément d'atteindre un sceau d'eau. Mais son maître l'avait attaché trop loin, et il lui manquait quelques centimètres pour pouvoir boire... Les enfants se moquaient des efforts du pauvre animal.
Amélie s'approcha du grand sceau très lourd, le poussa, le tira...
Elle faillit le renverser, mais parvint à le placer entre les pattes de l'âne, qui se mit à boire à longs traits. Les enfants ne riaient plus : ils venaient de comprendre que la conduite d'Amélie était plus gentille et plus intelligente que la leur.

     Amélie revint à l'endroit où la fée l'avait quittée, dans la pièce remplie de bijoux. Zaffarina l'attendait, son tapis volant déroulé.
- Dépêche-toi, Amélie, sinon nous ne serons pas rentrées à temps et tes parents vont s'inquiéter !...
Amélie s'endormit dès le décollage. Elle se réveilla un peu lorsque la fée la déposa délicatement dans son lit. Et elle l'entendit lui dire :
- Je t'ai observée pendant que tu croyais que j'étais partie. Tu t'es très bien conduite. Tu es honnête et courageuse. J'ai décidé que, quand tu serais grand , tu deviendrais une fée, toi aussi ! Mais en attendant dors bien, Amélie.

     Et depuis ce temps-là, on dit toujours que les petites Amélie sont... féériques !

un petit livre que j'ai retrouvé dans mes affaires dans le grenier de ma grand mère... çà m'a fait sourire de retrouver çà et de le lire... me souvenais plus de cette histoire...